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Que coûte réellement le tabagisme à l'Assurance maladie?

- Catégories : Santé
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Que coûte réellement le tabagisme à l'Assurance maladie?

L’Assurance Maladie a publié leurs « data pathologies » qui nous donnent une meilleure vision du coût véritable des dépenses de santé dues au tabagisme.

La transparence était nécessaire et l’Assurance Maladie a publier des informations détaillées concernant une cinquantaine de pathologies les plus courantes, ainsi que sur leurs coûts remboursés. Après d'innombrables recherches infructueuses, nous sommes satisfaits de pouvoir finalement avoir accès à ces données importantes. Retrouvez les chiffres ici : https://data.ameli.fr/pages/data-pathologies/

120 Milliards d’€ par an, c'est ce que le tabagisme coûterait à l'État ?

Les opposants au tabagisme citent souvent l'argument de l'augmentation des taxes et des prix des cigarettes comme un outil pour « aider [les fumeurs] à arrêter » (à 85 % du prix du paquet, cela équivaut à plus de 500 % de taxation !). Parfois, ils spécifient ce calcul comme le coût social total, plutôt que comme des dépenses de santé limitées. L'intention est évidement de propager un message déroutant leur permettant d'influencer les opinions par manque de clarté.

Le coût social est un concept très controversé. Pour le calculer, par exemple, il faut tenir compte du coût de la mort d'un fumeur dans la façon dont il ne génère plus de revenus ou ne consomme plus de biens et de services. En France, les coûts sociaux estimés sont de 120 milliards d'euros astronomiques ; utilisé par les organisations anti-tabac pour peindre les fumeurs sous un jour peu flatteur et les faire paraître trop chers pour la société. Le coût social comprend également des estimations de la perte de productivité pour les entreprises lorsque les fumeurs prennent des pauses ainsi que les coûts des incendies causés par les mégots de cigarettes.

Les militants anti-tabac préconisent souvent un prix du paquet de cigarettes à 50€ pour répercuter les coûts sociaux engendrés par le tabagisme. Cette mesure serait peu adaptée, car elle reviendrait à imposer aux fumeurs le coût de leur propre mort. Une approche extrême, inappropriée et non viable.

L'idée d'un coût de 120 milliards d'euros pour le tabagisme n'a rien à voir avec les dépenses de santé, contrairement à ce que voudraient nous faire croire certains anti-tabac extrémistes dans leurs tentatives d'influencer la population et les pouvoirs publics.

Non, en réalité c’est approximativement 12 milliards d’€ pour l'Assurance maladie.

Des données récentes (2020) de l'Assurance Maladie ont apporté un éclairage nouveau. Bien que je ne sois pas un expert en la matière, j'ai pu faire quelques calculs et arriver à une estimation approximative basée sur des chiffres officiels et indéniables.

Dans mes recherches, je me suis concentré sur les principales maladies causées par le tabagisme, comme le cancer, les maladies respiratoires et les maladies cardiovasculaires. On sait depuis longtemps que le tabagisme est un facteur contributif dans 20 % des cas de cancer. Pour les maladies respiratoires, j'attribuais 50 % de la responsabilité au tabagisme, et pour les maladies cardiovasculaires, j'ai fixé mon estimation à 25 %. Bien que d'autres facteurs contribuent également à ces problèmes médicaux dangereux, il est clair que le tabagisme exacerbe les effets néfastes sur la santé.

Le tableau ci-dessous détaille mes conclusions grossières.

Pathologies

Total en Mds d'€

Part du tabagisme

Coût du tabagisme

Maladie respiratoires

2,5

50%

1,25

Maladies cardio-neurovasculaires

18

25%

4,5

Risques vasculaires

5,6

25%

1,4

Cancers

21,2

20%

4,24

TOTAL

En Mds d'€

11,39

J'ai souvent cherché ces chiffres et j'avais pensé qu'ils seraient plus proches de 19-21 milliards. De plus, nous sommes bien en deçà des 120 milliards de "coûts" revendiqués par les militants anti-tabac extrémistes comme frais médicaux, alors qu'il ne s'agit en réalité que d'un calcul social basé sur des conclusions incertaines (même la Cour des comptes avait soulevé il y a des années une objection à un rapport fourni par des militants extrémistes anti-tabac).

18 milliards d’€ de taxes sur les fumeurs selon l’OFDT.

L'OFDT a publié en 2022 sa synthèse annuelle d'observatoire 2021 sur le tabagisme et l’arrêt du tabac. Les résultats confirment une embellie pour les revenus liés à la consommation du tabac : ces derniers ont en effet augmenté de 20 % entre 2018 et 2021, dont une part non négligeable attribuable aux hausses des prix décidées par le gouvernement Macron.

Les faits sont incontestables; la consommation de tabac n'a pas diminué depuis 2017, malgré la flambée des prix cette année-là. Les fumeurs paient peut-être plus, mais les ventes ont diminué (il est important de noter la prévalence croissante des ventes illégales sur le marché noir). En termes plus simples : en raison de ces augmentations à partir de 2018, l'État gagne chaque année des milliards de plus sur le portefeuille des fumeurs.

La recherche a démontré que les personnes appartenant à des populations à faible revenu représentent une part disproportionnée de la population de fumeurs. Ainsi, taxer les fumeurs est une politique qui touche en priorité les plus défavorisés économiquement. Ces recettes représentent à peu près le même montant perdu en raison de l'abrogation de l'impôt sur la propriété et la fortune (ISF). C'est une méthode astucieuse.

Quand est-il des retraites ?

Il semble qu'en moyenne, les fumeurs meurent 10 à 15 ans plus tôt que les non-fumeurs. Cela pourrait conduire à des économies substantielles sur les paiements de pension. Cela devrait être mis en balance avec l'augmentation des coûts des soins de santé; à mesure que nous vieillissons, nous sommes plus susceptibles d'avoir des frais médicaux, surtout si nous fumons. Bien sûr, lorsqu'une personne est décédée, elle ne générera plus de dépenses médicales coûteuses. Hélas, je suis incapable de trouver beaucoup de données sur ce sujet particulier.

Récemment, des industriels du tabac ont été impliqués dans une pratique controversée où ils ont rédigé des rapports à l'intention des États dans le but de démontrer qu’utiliser leurs produits pouvait avoir un effet positif sur les budgets retraite publics. Cela s'est avéré être mal vu et a mis en évidence les implications moralement litigieuses et éthiquement contestables derrière certaines activités entreprises par ces personnes.

ATTENTION MENSONGES !

Mes calculs sont peut-être approximatifs, mais il est indiscutable qu'il faut arrêter de perpétuer le mythe selon lequel fumer coûte dix fois plus que ce qu'il « rapporte ». C'est un mensonge; si cela était vrai, les cigarettes auraient depuis longtemps été interdites de vente.

Le tabagisme est une épidémie en France, avec 75 000 décès annuels imputables. C'est un problème de santé publique à prendre très au sérieux et les conséquences sur le plan économique sont aussi importantes, car les buralistes ont besoin des fumeurs pour acheter leur produit et que cette activité génère des revenus significatifs.

Augmenter les prix des paquets de cigarettes peut avoir un effet sur l'entrée en tabagisme des jeunes, mais pour ceux qui fument déjà, le prix n'est pas une cause suffisante pour arrêter. Les fumeurs ont d'autres solutions à portée de main: diminuer simplement leur consommation ou acheter sur le marché noir à des tarifs moitié-moins chers. Cette pratique ne résout donc pas vraiment le problème du tabagisme.

Réduire rapidement et à grande échelle le tabagisme représenterait actuellement une charge financière importante pour le budget de l'État. Réduire le nombre de fumeurs se traduirait directement par une baisse des recettes fiscales perçues ; cependant, il y a un autre côté à cette médaille. Pour les années à venir, les frais médicaux liés à la maladie pour les personnes touchées par des habitudes tabagiques antérieures pourraient être classés comme une dépense dans le cadre des soins de santé fournis par l'Assurance Maladie. Ces coûts à long terme doivent être pris en compte lors de l'examen des impacts monétaires de la réduction des taux de tabagisme.

Nous constatons malheureusement une politique qui met à mal l’honnêteté et la franchise. La pratique consistant à mentir au public pour justifier des taxes supplémentaires (ainsi que pour faire peur aux vapoteurs afin, par conséquent, de maintenir le tabagisme) ne devrait pas être encouragée.

Le niveau actuel de taxation reflète la hausse des prix, ce qui signifie que les fumeurs paient pour les frais de santé associés au tabagisme. Il n'y a pas de déficit – cette affirmation est simplement un mensonge utilisé par les extrémistes anti-tabac. Les fausses informations ne font rien pour aider les gens.

Nous sommes extrêmement reconnaissants à l'Assurance maladie et à l'OFDT pour la publication de ces données, qui permettent aux citoyens de vérifier les faits et de se protéger de la fausse propagande.

© Arnaud Simonnet - agritab.fr - 2023

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